Une étude révèle que la vitamine D est prometteuse pour cibler les mécanismes biologiques du vieillissement

📝 EN BREF

• La vitamine D peut contribuer à moduler plusieurs des 12 caractéristiques du vieillissement, ce qui est crucial chez les personnes âgées qui fabriquent moins de vitamine D, activent moins de vitamine D à partir de l'alimentation, des suppléments et du soleil, et ont besoin de plus de vitamine D comme stratégie efficace pour ralentir le vieillissement et protéger la santé.
• Chacune des 12 caractéristiques du vieillissement peut être discutée indépendamment, mais la plupart agissent en synergie avec une ou plusieurs autres caractéristiques. Des niveaux optimaux de vitamine D peuvent améliorer l'instabilité génomique, réduire les altérations épigénétiques associées à la maladie, améliorer la fonction mitochondriale, diminuer la sénescence cellulaire et améliorer la dysbiose intestinale.
• La mesure de la méthylation de l'ADN est une mesure plus précise de la santé biologique que la longueur des télomères et est positivement influencée par l'optimisation de la vitamine D.
• Une exposition régulière au soleil est la meilleure solution pour augmenter les niveaux insuffisants de vitamine D. Dans les climats nordiques, cela peut s'avérer difficile. Vous pouvez donc envisager une thérapie par la lumière infrarouge ou une supplémentation orale en vitamine D3.

 🩺Par le Dr. Mercola

Un article publié en 2024 dans la revue Nutrients par des scientifiques italiens résume les connaissances actuelles sur la façon dont la vitamine D pourrait moduler certaines des caractéristiques du vieillissement. La vitamine D, également appelée calciférol, est présente dans certains aliments. Cependant, l'organisme en produit davantage après une exposition à la lumière du soleil.

Au stade initial, la vitamine D que vous obtenez par le biais de suppléments, d'aliments ou d'une exposition au soleil doit subir deux changements pour être activée et utilisée. La première se produit dans le foie où la vitamine D est convertie en 25-hydroxyvitamine D et la seconde dans les reins où elle forme la 1, 25-dihydroxyvitamine D, également appelée calcitriol.

Importance du vieillissement et de la carence en vitamine D

Bien avant la pandémie de COVID-19, les chercheurs s'inquiétaient des carences en vitamine D. Selon un article de 2011, basé sur les données de la National Health and Nutrition Examination Survey 2005-2006, 41,6 % de la population générale présentait des concentrations sériques déficientes, définies comme étant inférieures ou égales à 20 nanogrammes par millilitre (ng/mL). Le taux de carence le plus élevé a été observé chez les Noirs (82,1 %) et les Hispaniques (69,2 %).

Sur la base de données recueillies entre 1998 et 2005, un article publié en 2021 indique que la prévalence de la carence en vitamine D peut varier de 40 % à 100 % et que la correction de cette carence serait « une intervention rentable ». Pourtant, malgré les preuves du contraire, les médias grand public, comme le New York Times, conseillent à leurs lecteurs de «ne pas s'exposer au soleil cet été».

L'American Academy of Dermatology Association recommande également l'application de crème solaire sur toute partie de la peau non couverte par des vêtements lorsque vous êtes à l'extérieur. Dans la discussion suivante sur la façon dont la vitamine D peut atténuer certaines des caractéristiques du vieillissement, il est important de noter qu'avec l'âge, la production de la forme active de la vitamine D est généralement réduite de 50 % en raison du déclin de la fonction rénale lié à l'âge.

Les résultats de la 5e conférence internationale « Controversies in Vitamin D », qui s'est tenue en septembre 2021, ont donné lieu à une déclaration de consensus des médecins sur la supplémentation en vitamine D chez les personnes âgées. Les scientifiques ont convenu que « des trois stratégies possibles pour établir une suffisance en vitamine D - exposition au soleil, enrichissement des aliments et supplémentation - la dernière semble être la plus efficace et la plus pratique pour la population vieillissante ».

Quels sont les processus qui contribuent au vieillissement ?

Le processus de vieillissement est marqué par un déclin des fonctions organiques et le développement de maladies liées à l'âge. Les chercheurs de l'étude actuelle ont noté que le vieillissement est un processus multifactoriel caractérisé par 12 caractéristiques :

La recherche présentée a noté que si ces manifestations peuvent être discutées indépendamment, elles n'agissent pas comme une cause unique mais sont fortement liées entre elles. Indépendamment ou en synergie, ils entraînent des dommages moléculaires et cellulaires. En comprenant ces relations, les chercheurs espèrent identifier des interventions susceptibles d'atténuer les processus.

La vitamine D a un impact significatif sur la structure et la fonction musculo-squelettiques, et d'autres études ont noté le rôle qu'elle joue dans de nombreux autres organes et systèmes, y compris les cellules endothéliales, les cardiomyocytes, les cellules souches neurales, les neurones, les ostéoblastes, les monocytes, les macrophages et les cellules épithéliales adipocytaires. Ces actions ont suggéré que la vitamine D pourrait atténuer certains changements pathologiques associés au processus de vieillissement.

Comment des niveaux optimaux de vitamine D peuvent cibler les signes du vieillissement

Des recherches antérieures ont mis en évidence l'impact de la vitamine D sur les adultes vieillissants, en constatant que les personnes âgées risquent d'avoir des taux de vitamine D sous-optimaux en raison d'une diminution de la synthèse et de l'apport de cette vitamine. Des niveaux inférieurs sont associés aux signes du vieillissement, tels que la dépression, les maladies cardiaques, le cancer et le déclin cognitif.

Une étude publiée dans l'International Journal of Molecular Sciences décrit le vieillissement comme "une progression physiologique des dommages biomoléculaires et de l'accumulation de composants cellulaires défectueux, qui déclenchent et amplifient le processus, vers l'affaiblissement des fonctions de l'ensemble du corps". La revue a identifié les voies biomoléculaires qui sont à la base de l'immunosénescence et de l'inflammation comme étant des cibles biologiques de la vitamine D.

Ils soulignent que si la recherche a progressé, il existe encore des limites à la transposition de ces connaissances dans la pratique clinique. Les chercheurs de l'étude en question ont identifié les changements que la supplémentation en vitamine D apporte aux principales caractéristiques du vieillissement et ont détaillé ces descriptions à partir d'études antérieures.

Par exemple, le potentiel de modulation de l'instabilité génomique a été évalué dans le cas du diabète de type 2. On a constaté que la supplémentation en vitamine D entraîne une diminution de l'oxyde nitrique et une augmentation du glutathion réduit, ce qui diminue les processus oxydatifs dans leur ensemble.

Une corrélation positive a été identifiée entre la longueur des télomères et les niveaux sériques de 25(OH)D, ce qui équivaut à une différence de cinq ans dans le vieillissement des télomères. Une analyse des adultes plus âgés a révélé une association positive au départ, mais une relation incohérente lors des mesures ultérieures. D'autres études n'ont pas trouvé d'effet causal. La supplémentation a augmenté l'activité de la télomérase, ce qui confirme la théorie selon laquelle la vitamine D a un effet bénéfique sur la santé des télomères.

Les altérations épigénétiques sont associées à plusieurs maladies, dont les effets cumulés sont fortement corrélés à l'âge chronologique. Dans une étude portant sur des femmes enceintes, la supplémentation en vitamine D a été associée à la masse osseuse de l'enfant et a eu des répercussions sur le développement des systèmes pulmonaire, métabolique et nerveux.

En outre, les chercheurs ont trouvé des preuves dans des études antérieures que la vitamine D a un impact significatif sur la fonction mitochondriale, y compris la réduction du stress oxydatif, l'atténuation des dommages dans les maladies neurodégénératives et cardiaques, et l'amélioration de la fonction musculaire et pulmonaire.

La recherche a également identifié l'impact que la supplémentation en vitamine D pourrait avoir sur la diminution de la sénescence cellulaire et du phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP). Le SASP est un phénomène dans lequel les cellules sénescentes ne meurent pas mais commencent à sécréter des cytokines inflammatoires, des protéases et d'autres molécules dans le milieu environnant.

Cela peut influencer le comportement des cellules voisines et contribuer à une variété de processus physiologiques et pathologiques. Les données ont montré que la supplémentation en vitamine D est prometteuse pour réduire ces effets. Les chercheurs ont également identifié des données qui montrent que la vitamine D contrecarre la dysbiose chez les personnes infectées par le VIH-1.

Vieillissement biologique et méthylation de l'ADN

Comme l'ont souligné les chercheurs de l'étude en question, les caractéristiques du vieillissement sont étroitement liées les unes aux autres, contribuant aux effets des autres et les exacerbant. L'un de ces effets est le dysfonctionnement des mitochondries et l'augmentation des espèces réactives de l'oxygène (ROS) qui induisent des changements épigénétiques par le biais de la méthylation de l'ADN.

Lors de mon entretien avec Ryan Smith, fondateur de TruDiagnostics, un système commercial d'analyse de l'âge biologique, il a évoqué l'idée de la méthylation de l'ADN. Chaque cellule de votre corps possède le même ADN mais l'exprime de différentes manières. Cette expression est régulée, en partie, de manière épigénétique. Lors de la différenciation, les cellules modifient leur expression épigénétique afin de réguler les gènes qui sont désactivés et activés.

La méthylation de l'ADN inhibe la transcription des gènes. Au début d'un brin d'ADN se trouve un site promoteur et la méthylation est mesurée sur ces sites. Le niveau de méthylation est en corrélation avec le degré d'expression réel de l'ADN. Dans le passé, la longueur des télomères était utilisée pour mesurer le vieillissement biologique. Cependant, Smith et moi sommes d'accord pour dire que les horloges épigénétiques sont de loin supérieures.

La première stratégie à faible risque recommandée par Mme Smith pour réduire l'âge biologique est l'optimisation de la vitamine D. L'idéal est de maintenir un taux sanguin de 60 ng/mL à 80 ng/mL. Dans l'interview, Smith a cité un essai interventionnel dans lequel des personnes en surpoids ont réduit leur âge biologique de 1,85 an en moyenne en prenant 4 000 unités internationales (UI) de vitamine D par voie orale chaque jour pendant 16 semaines.

Cette étude à court terme a été menée auprès de 51 participants. Après ajustement des variables multiples, les concentrations sériques de 25(OH)D étaient significativement associées à une réduction du ∆Age d'Horvath, également appelé âge delta. L'horloge épigénétique de Horvath est un biomarqueur qui mesure la méthylation de sites spécifiques de l'ADN pour estimer l'âge biologique.

La supplémentation est acceptable dans les climats nordiques, mais l'ensoleillement est préférable

Comme l'indique l'étude présentée :

"Étant donné que la quantité de vitamine D est liée à plusieurs maladies inflammatoires chroniques et que l'inflammation chronique de faible intensité a un impact négatif sur la santé générale, le stockage adéquat de la vitamine D devrait être une priorité.

L'idéal pour optimiser votre taux de vitamine D est de vous exposer régulièrement au soleil sur une peau nue. L'exposition au soleil a également des effets bénéfiques sur la santé qui vont bien au-delà de la production de vitamine D. Je vous encourage vivement à lire l'article «Les bienfaits du soleil sur votre peau nue», dans lequel je détaille un grand nombre de ces bienfaits.

Par exemple, la lumière du soleil peut avoir un effet positif sur le microbiome, les mitochondries et la production de mélatonine. Pourtant, selon l'endroit où vous vivez, votre capacité à bénéficier d'une bonne exposition au soleil peut être limitée à seulement trois ou quatre mois par an.

Si vous ne pouvez pas sortir, vous pouvez opter pour la luminothérapie rouge et proche infrarouge, qui peut imiter certains des bienfaits de la lumière naturelle du soleil. Dans mon entretien avec Ari Whitten, auteur de « The Ultimate Guide to Red Light Therapy», nous discutons de la façon dont la lumière rouge et la lumière infrarouge proche sont des formes de nutrition pour le corps.

Les photorécepteurs de vos mitochondries capturent les photons de la lumière rouge et de la lumière infrarouge proche pour produire de l'énergie plus efficacement. La luminothérapie pourrait également contribuer à moduler l'expression des gènes, l'une des caractéristiques du vieillissement.

Comme l'explique Ari, l'un des plus grands défis de l'exposition au soleil est la rareté de l'exposition, qui tend à être plus problématique que le fait d'être régulièrement à l'extérieur. Une exposition intermittente augmente le risque de brûlure et de lésions cutanées, tandis qu'une exposition régulière réduit le risque et fait appel à des systèmes d'adaptation innés explicitement conçus pour prévenir les lésions de l'ADN dues à l'exposition aux rayons U

Si vous ne pouvez pas vous exposer suffisamment au soleil et n’avez pas accès à un sauna à lumière rouge ou à lumière proche infrarouge, envisagez de prendre un supplément oral de vitamine D3.

On sait qu’une carence à long terme contribue à des problèmes de santé tels que le rachitisme, les maladies cardiaques et les maladies auto-immunes, mais même une insuffisance peut contribuer à la dépression, à une cicatrisation lente des plaies, à une faiblesse musculaire, à la fatigue et à des troubles cognitifs. Dans l'article avec lien hypertexte ci-dessus, vous trouverez des directives claires sur la façon de déterminer votre niveau de vitamine D et la dose approximative qui peut vous amener dans la plage optimale de 60 ng/mL à 80 ng/mL.