EN BREF

• Les produits chimiques fluorés, connus sous le nom de produits chimiques polyfluoroalkyles ou perfluoroalkyles (PFAS), qui comprennent le PFOA et le PFOS, sont connus pour accélérer les changements métaboliques qui conduisent à la stéatose hépatique.
• Des taux plus élevés d'ALT (un marqueur de lésion hépatique) chez l'homme étaient associés à une exposition au PFOA, au PFOS et au PFNA, un autre type de PFAS.
• L'exposition au PFOA était également liée à des taux plus élevés d'aspartate aminotransférase et de gamma-glutamyl transférase (deux marqueurs largement utilisés de la maladie du foie) chez l'homme.
• Les PFAS peuvent endommager le foie en favorisant l'inflammation du foie et l'accumulation de triglycérides, ainsi qu'en altérant le métabolisme des lipides.
• Les contenants, papiers et emballages de plats à emporter résistant aux graisses contiennent souvent des PFAS. Cela comprend les contenants et emballages de restauration rapide, les sachets de maïs soufflé pour micro-ondes, les boîtes à pizza et les emballages de bonbons.
• Vous pouvez également être exposé au PFAS via l'eau potable et le sol contaminés, ainsi que par une exposition à des produits de consommation contenant du PFAS, notamment des ustensiles de cuisine antiadhésifs, des vêtements et des tissus d'ameublement résistant aux taches, des produits de nettoyage et des produits d'hygiène personnelle.

Par le Dr. Mercola

Les produits chimiques fluorés connus sous le nom de produits chimiques polyfluoroalkyles ou perfluoroalkyles (PFAS), qui comprennent le PFOA et le PFOS, peuvent être trouvés chez la plupart des individus. Les produits chimiques largement utilisés sont ajoutés aux produits industriels et aux produits de grande consommation depuis les années 1940. Mais tandis que le PFOA et le PFOS sont progressivement éliminés aux États-Unis en raison de leurs propriétés toxiques, d'autres PFAS sont toujours utilisés.

Parce que les produits chimiques se décomposent très lentement dans l'environnement, ils ont été surnommés « produits chimiques éternels » et on craint que l'exposition à ces toxines ne contribue de manière significative aux maladies du foie, y compris la maladie du foie gras non alcoolique (MFGNA).

La maladie du foie est une épidémie de santé publique

La maladie du foie gras non alcoolique (MFGNA) est la maladie hépatique chronique la plus répandue dans les pays développés. Elle se caractérise par une accumulation de graisses excédentaires dans le foie sans lien avec une consommation excessive d'alcool. Les facteurs en lien avec le mode de vie, tels que le régime alimentaire, l'exercice physique, le poids et le tabagisme, jouent tous un rôle important dans l'aggravation (ou la réduction) des risques de développer une forme de maladie du foie.

Si la consommation d'alcool n'est certainement pas favorable à la santé du foie, l'augmentation de la MFGNA est probablement plus liée à l'augmentation de la consommation d'huiles de graines toxiques traitées industriellement, souvent appelées « huiles végétales », ainsi qu'à l'exposition aux produits chimiques environnementaux, y compris les PFAS.

À l'échelle mondiale, environ 25 % des personnes sont touchées par la MFGNA. Sans traitement approprié, la MFGNA peut entraîner de graves problèmes hépatiques, notamment la stéatose hépatique non alcoolique (SHNA), la cirrhose et une maladie hépatique en phase terminale.

L'exposition au PFAS est liée à une maladie du foie

Les PFAS sont des produits chimiques perturbateurs endocriniens qui s'accumulent dans les tissus corporels, tels que le foie, et sont connus pour accélérer les changements métaboliques qui conduisent à la maladie du foie gras. « Cette bioaccumulation, ont écrit des chercheurs dans Environmental Health Perspectives, associée à la longue demi-vie de nombreux PFAS, suscite des inquiétudes quant au potentiel des PFAS à perturber l'homéostasie du foie s'ils continuent à s'accumuler dans les tissus humains, même si l'utilisation industrielle est réduite. »

Les chercheurs, de la Keck School of Medicine de l'USC, ont mené une revue systématique et une méta-analyse, incluant 85 études sur les rongeurs et 24 études épidémiologiques. Quatre types de PFAS (le PFOS, le PFOA, l'acide perfluorohexanesulfonique (PFHxS) et l'acide perfluorononanoïque (PFNA)) représentaient la plupart des expositions humaines connues.

L'étude a comparé l'exposition aux PFAS à des indicateurs de lésions hépatiques, notamment l'alanine aminotransférase (ALT) sérique, la MFGNA, la SHNA ou stéatose, une accumulation de graisse dans le foie. La méta-analyse des études humaines a montré que des taux plus élevés d'ALT étaient associés à l'exposition au PFOA, au PFOS et au PFNA.

De plus, l'exposition au PFOA était également liée à des taux plus élevés d'aspartate aminotransférase et de gamma-glutamyl transférase (deux marqueurs largement utilisés de la maladie du foie) chez l'homme. Les rongeurs ont également été affectés, ceux exposés au PFAS ayant tendance à avoir des taux d'ALT plus élevés et une stéatose. « Il existe des preuves cohérentes de l'hépatotoxicité du PFAS d'après les études sur les rongeurs, étayées par des associations de PFAS et de marqueurs de la fonction hépatique dans des études observationnelles sur l'homme », ont conclu les chercheurs.

Bien que l'on ne sache pas exactement comment le PFAS peut endommager le foie, son hépatotoxicité peut être due à une combinaison des éléments suivants :

• Promotion de l'inflammation du foie et de l'accumulation de triglycérides
• Métabolisme lipidique altéré
• Biodisponibilité réduite de la choline, déclenchant une stéatose due à une carence en choline. La choline, un nutriment essentiel, contribue également à une fonction hépatique normale et à la santé du foie, en l'aidant à maintenir l'intégrité de la membrane et à gérer le métabolisme du cholestérol, notamment les lipoprotéines de basse densité et les lipoprotéines de très basse densité (VLDL), ce qui contribue à évacuer la graisse de votre foie.

Ils ont souligné que les nouveaux PFAS, utilisés pour remplacer les PFAS « hérités » progressivement abandonnés au début des années 2000, ont une structure et des propriétés chimiques similaires, et ils ont donc probablement des effets toxiques similaires.

On ignore également les effets de ces produits chimiques omniprésents après des expositions combinées, ainsi que les risques d'exposition pour les populations les plus vulnérables, à savoir les nourrissons, y compris in utero, et les enfants. « Cette revue identifie un besoin d'études supplémentaires pour évaluer les PFAS de nouvelle génération, les mélanges et les expositions précoces », ont-ils expliqué.

« Nous constatons que la prévalence de la MFGNA chez l'homme augmente, mais les explications ne sont pas claires », a déclaré l'auteure de l'étude, Sarah Rock, dans un communiqué de presse. « Bien que la recherche humaine reliant les PFAS à la maladie du foie soit limitée, il existe de nombreuses preuves dans l'étude sur l'animal montrant l'hépatotoxicité des PFAS.

Un défi pour les chercheurs sur les PFAS est que les humains sont exposés à des mélanges de centaines, voire de milliers de ces produits chimiques. L'analyse des mélanges est un outil potentiel pour aborder cette complexité à l'avenir. » L'auteure de l'étude, Elizabeth Costello, a ajouté :

« Cette étude montre clairement que les PFAS doivent être pris au sérieux en tant que problème de santé humaine, car même après leur élimination, ils persistent dans l'environnement. Nous pensons qu'il existe suffisamment de preuves pour démontrer la nécessité de nettoyer les sources d'exposition aux PFAS et de prévenir les expositions futures. »

Les PFAS présentent un risque important pour la santé humaine

Ce n'est pas seulement le foie qui souffre de l'exposition aux PFAS. En mai 2015, plus de 200 scientifiques de 40 pays ont signé la Déclaration de Madrid, qui met en garde contre les effets nocifs des substances chimiques PFAS et qui documente les effets potentiels suivants sur la santé :

L'exposition à des taux élevés de PFAS est également connue pour affecter le système immunitaire, et les preuves issues des études sur l'homme et l'animal montrent qu'une telle exposition réduit les réponses des anticorps aux vaccins et peut également réduire votre résistance aux maladies infectieuses. L'EPA des États-Unis reconnaît également que l'exposition aux PFAS est nocive et déclare que des études scientifiques évaluées par des pairs ont montré que l'exposition aux PFAS peut causer :

L'emballage alimentaire est une source d'exposition négligée

Si vous vous demandez comment vous pouvez être exposé à ces produits chimiques toxiques, les emballages alimentaires sont un coupable courant, en particulier avec la restauration rapide et les aliments transformés. Les contenants, papiers et emballages à emporter résistants aux graisses contiennent souvent des PFAS. Cela comprend les contenants et emballages de restauration rapide, les sachets de maïs soufflé pour micro-ondes, les boîtes à pizza et les emballages de bonbons. Même les aliments provenant de magasins d'alimentation naturelle comme Whole Foods peuvent être emballés dans des contenants chargés de PFAS.

En fait, une étude publiée en 2018 par les groupes de surveillance des consommateurs Safer Chemicals, Healthy Families et Toxic-Free Future a révélé que Whole Foods Market était le plus grand contrevenant dans son analyse des produits en papier entrant en contact avec les aliments. Ils ont trouvé des taux élevés de fluor (un signe que l'emballage contient du PFAS) dans 5 des 17 articles testés, dont 4 étaient des récipients dans le bar qui vendaient salades et plats chauds.

Dans une autre étude, environ un tiers des quelque 400 emballages et contenants de restauration rapide testés contenaient du fluor, ce qui suggère que des produits chimiques perfluorés ont été utilisés pour donner au papier une surface lisse, le rendant résistant à l'huile et à la graisse. « Nous avons découvert que 46 % des échantillons de papier en contact avec les aliments et 20 % des échantillons de carton contenaient du fluor détectable », ont expliqué les chercheurs.

Étant donné que les produits chimiques migrent dans les aliments et contaminent les tas de compost et les décharges après leur élimination, l'utilisation des PFAS entraîne une exposition inutile à long terme à des produits chimiques nocifs pour les humains, la faune et l'environnement, d'autant plus que les options d'emballage sans PFAS sont largement disponibles.

Comment êtes-vous autrement exposé aux PFAS ?

Les PFAS peuvent être trouvés dans l'eau, le sol, l'airet les aliments. Ils sont présents dans votre domicile, y compris dans les produits ménagers tels que les tissus antitaches et hydrofuges, les produits de nettoyage, les ustensiles de cuisine antiadhésifs et la peinture, et probablement dans votre eau potable.

Selon une étude de Harvard de 2016, 16,5 millions de personnes ont des taux détectables d'au moins un type de PFAS dans leur eau potable, et environ 6 millions boivent de l'eau contenant des PFAS au taux de sécurité de l'EPA ou au-dessus. Les taux de concentration les plus élevés de PFAS ont été trouvés dans les bassins versants à proximité de sites industriels, de zones d'exercice militaire contre les incendies et d'usines de traitement des eaux usées. Des puits privés se sont également avérés contaminés.

Les PFAS n'ont ni goût ni odeur. Il est donc sage pour pratiquement tout le monde de filtrer son eau avec un système de filtration au charbon de haute qualité. Pour être certain d'obtenir l'eau la plus pure possible, filtrez l'eau à la fois au point d'entrée et au point d'utilisation.

Vous pouvez également être exposé au PFAS en consommant des fruits de mer pêchés dans de l'eau contaminée par les produits chimiques, en avalant de la terre ou de la poussière contaminée et en utilisant des produits d'hygiène personnelle contenant du PFAS, notamment du shampoing, du fil dentaire, du vernis à ongles, du maquillage pour les yeux, etc.

Compte tenu de l'utilisation omniprésente et persistante de ces produits chimiques, tout le monde serait bien avisé de suivre la recommandation de la Déclaration de Madrid d'éviter les produits contenant ou fabriqués avec des PFAS, dont la plupart sont résistant aux taches, imperméables ou antiadhésifs. Pour réduire davantage votre exposition, l'Environmental Working Group recommande d'éviter :