📝 EN BREF

  • Avant que les problèmes de mémoire et de réflexion ne deviennent évidents, les personnes atteintes de démence peuvent présenter des changements d'humeur et de comportement.
  • Aux premiers stades de la maladie, l'irritabilité, l'anxiété ou la dépression peuvent se manifester.
  • La maladie d'Alzheimer est le résultat d'une mauvaise fonction mitochondriale. Pour optimiser votre fonction mitochondriale, vous devez limiter votre consommation d'acide linoléique (AL) à 5 grammes par jour ou moins.
  • Pour y parvenir, vous devrez éliminer tous les aliments transformés, les fast-foods et la majorité des repas pris au restaurant, fréquemment chargés ou préparés avec des huiles de graines riches en AL.

🩺Par le Dr. Mercola

Dans le monde, plus de 55 millions de personnes souffrent de démence et chaque année, près de 10 millions de nouveaux cas apparaissent. La démence n'est pas une maladie en soi, mais plutôt un terme utilisé pour décrire un certain nombre de maladies cérébrales différentes qui peuvent affecter votre mémoire, votre réflexion, votre comportement et votre capacité à effectuer vos activités quotidiennes. Le type de démence le plus courant est la maladie d'Alzheimer, qui représente jusqu'à 70 % des cas.

De nombreuses personnes associent la démence à la perte de mémoire, dont c'est un signal d'alarme. Cependant, tous les problèmes de mémoire ne sont pas dus à la maladie d'Alzheimer (et certaines causes de symptômes du type de la démence, dont la perte de mémoire, peuvent être inversées, comme celles liées aux problèmes de thyroïde et les carences en vitamines).

Si vous avez remarqué que vous-même ou un de vos proches avez de plus en plus de trous de mémoire ou que vos capacités de réflexion changent, vous devriez consulter sans délai un professionnel de la santé. Souvent, cependant, les premiers symptômes sont si subtils qu'ils peuvent aisément passer inaperçus et ils peuvent se manifester par des changements de comportement et d'humeur bien avant que les problèmes de mémoire ne deviennent apparents.

Heureusement, il existe deux stratégies de prévention cruciales qui restent largement sous-discutées, mais qui sont relativement simples à mettre en œuvre : réduire la consommation d'acide linoléique (AL) et limiter l'exposition aux œstrogènes.

Faites attention aux changements de personnalité, un signe précoce de la démence

Avant que les problèmes de mémoire et de réflexion ne deviennent évidents, les personnes atteintes de démence peuvent présenter des changements d'humeur et de comportement, selon une équipe de neuropsychiatres et d'experts de la maladie d'Alzheimer, qui affirment que ces derniers symptômes pourraient figurer parmi les tout premiers signes de démence.

L'équipe a publié une liste de 34 questions qui, selon elle, pourrait contribuer au diagnostic d'une nouvelle maladie appelée déficit comportemental léger (DCL). Semblable au déficit cognitif léger (DCM), défini par un déclin notable des capacités cognitives qui n'interfère pas encore avec la plupart des fonctions quotidiennes, le DCL décrit les changements de comportement et d'humeur qui peuvent survenir avant le DCM et les changements cognitifs associés à la démence.

La liste vise à identifier de manière plus précoce les patients à risque de démence, car selon l'auteur de l'étude, le Dr Zahinoor Ismail, neuropsychiatre à l'université de Calgary, parmi les personnes atteintes de DCM, celles qui présentent des changements d'humeur et de comportement progresseront plus rapidement vers une démence à part entière. Certains expriment leur inquiétude quant au fait que la liste pourrait conduire à un surdiagnostic ou à un faux diagnostic, obligeant certaines personnes à subir des tests médicaux accrus et à s'inquiéter inutilement.

Dans le cas du DCM, par exemple, toutes les personnes diagnostiquées ne développeront pas la maladie d'Alzheimer ou d'autres types de démence. En fait, selon le New York Times, jusqu'à 20 % des personnes atteintes de DCM se sont avérées plus tard normales sur le plan cognitif.

Pourtant, d'autres affirment que garder un œil sur les changements inhabituels de comportement ou de personnalité peut aider les personnes concernées à recevoir de l'aide, au moins un soulagement des symptômes, plus rapidement. Malheureusement, il n'existe actuellement aucun remède contre la maladie d'Alzheimer et, à mesure qu'elle progresse, la maladie est dévastatrice non seulement pour les personnes diagnostiquées, mais aussi pour leurs amis et leur famille. La prévention reste la meilleure option et je détaille ci-dessous les étapes qui peuvent vous aider.

Les changements de comportement et d'humeur à surveiller

La démence se manifeste de manière différente chez chaque individu. C'est pourquoi, les changements les plus importants à surveiller sont ceux qui sont inhabituels pour votre proche. Une personne peut, par exemple, cesser de faire quelque chose qu'elle a toujours aimé faire, que ce soit cuisiner un certain plat pour son anniversaire ou regarder le journal télévisé du soir.

L'apathie est un autre signe courant, bien que certaines personnes puissent présenter des changements plus flagrants, comme devenir de façon soudaine sexuellement enclines à la promiscuité ou prendre l'habitude de voler de la nourriture dans les assiettes des autres. 

Aux premiers stades de la maladie, l'irritabilité, l'anxiété ou la dépression peuvent se manifester. En fait, une étude publiée dans la revue Neurology a non seulement révélé que les personnes qui finissaient par développer une démence étaient deux fois plus susceptibles de développer une dépression plus tôt dans leur vie, mais qu'elles avaient également tendance à présenter des changements d'humeur selon un schéma cohérent.

Pour que les changements précoces d'humeur et/ou de comportement soient considérés comme un DCL, le changement de comportement doit persister pendant au moins six mois.

Les signes du déclin cognitif moyen

Chez certaines personnes, le DCM peut survenir à la suite des premiers changements d'humeur et de comportement. Le DCM est un léger déclin des capacités cognitives qui augmente votre risque de développer une démence, notamment la maladie d'Alzheimer, bien que ce ne soit en aucun cas une garantie. On estime que jusqu'à 18 % des personnes âgées de 60 ans et plus vivent avec un DCM.

Le simple fait d'égarer vos clés à l'occasion n'est pas une cause alarmante. Mais l'oubli d'informations importantes dont vous devriez normalement vous souvenir, telles que des rendez-vous, des conversations ou des événements récents, peut être un signe. Vous pouvez également avoir plus de difficulté à prendre des décisions éclairées, à déterminer la séquence d'étapes nécessaires pour accomplir une tâche ou à évaluer le temps nécessaire pour la réaliser.

Si vous avez reçu un diagnostic de DCM, sachez que certains cas ne progressent pas et peuvent même s'améliorer. Faire de l'exercice régulièrement, une alimentation appropriée (notamment en réduisant votre consommation d'AL) et la participation à des activités stimulantes sur le plan mental et social peuvent contribuer à booster votre cerveau.

Les signes avant-coureurs de la maladie d'Alzheimer

Même si une erreur due à la distraction, comme ranger une tasse dans le mauvais placard, n'est pas une cause d'inquiétude, c'est le cas si vous êtes dans la confusion face aux tâches quotidiennes.

Une perte d'intérêt pour les loisirs, des comportements répétitifs (phrases, gestes ou questions), des mots mal prononcés ou un bégaiement peuvent également être des signes. Et même si des oublis occasionnels, comme oublier pourquoi vous êtes entré dans une pièce, ne sont généralement pas une raison de s'inquiéter, une confusion plus profonde, comme si la pièce elle-même ne vous semble pas familière, peut indiquer un problème.

L'Alzheimer Association a également compilé les différences entre les symptômes de la démence, dont la maladie d'Alzheimer, et les changements typiques associés au vieillissement :

Signes de maladie d'Alzheimer / démence

Changements typiques liés à l'âge

Mauvais jugement et prise de décision

Prise d'une mauvaise décision de temps en temps

Incapacité à gérer un budget

Oubli de paiement mensuel

Oubli de la date ou de la saison

Oubli du jour et s'en souvenir plus tard

Difficulté à tenir une conversation

Oubli ponctuel du mot à utiliser

Perte de choses et incapacité à revenir sur ses pas pour les retrouver

Perte de choses de temps en temps

Pourquoi la lutte contre le dysfonctionnement mitochondrial en réduisant l'AL est essentielle

Les travaux du regretté Ray Peat, biologiste et « père » de la médecine bioénergétique, suggèrent que la maladie d'Alzheimer est le résultat d'un mauvais fonctionnement des mitochondries, entraînant une réduction de la production d'énergie.

Pour optimiser votre fonction mitochondriale, vous devez adapter votre alimentation, car les aliments que vous consommez constituent le substrat à partir duquel l'énergie cellulaire est produite. L'AL fait des ravages dans votre machinerie cellulaire. C'est pourquoi, il devrait être limité à 5 grammes ou moins par jour.

Pour y parvenir, vous devrez éliminer tous les aliments transformés, les fast-foods et la majorité des repas pris au restaurant, car fréquemment chargés ou préparés avec des huiles de graines riches en AL. Privilégiez plutôt les aliments complets et peu transformés.

En plus de limiter l'AL dans votre alimentation, la carnosine, un peptide composé de deux acides aminés (la bêta-alanine et l'histidine) est une aide cruciale pour la détoxification de l'AL, car elle se lie aux produits finaux avancés de lipooxydation (PFAL) qui se forment à partir des huiles de graines oxydées présentes dans votre alimentation.

Alors que votre corps éliminera lentement l'AL stocké au fil du temps, à condition que vous réduisiez votre consommation, la carnosine peut contribuer à la réduction des dommages oxydatifs causés par l'AL pendant que votre organisme se nettoie. Je prends de la carnosine liposomale tous les jours avant les repas pour m'aider à détoxifier l'AL.

L'AL est très sensible à l'oxydation et, à mesure que l'acide gras s'oxyde, il se décompose en sous-composés nocifs tels que les PFAL et les métabolites oxydés de l'AL (OXLAM). Ces PFAL et OXLAM sont la cause de la plupart des dommages.

La carnosine se lie aux PFAL comme un aimant et agit comme un puits sacrificiel. Il s'agit pour l'essentiel d'une cible de substitution pour ces molécules profondément dommageables. De cette manière, la carnosine permet à votre organisme d'excréter les PFAL avant qu'ils n'endommagent vos mitochondries, votre ADN ou vos protéines.

Comme bienfait supplémentaire, la carnosine protège contre la maladie d'Alzheimer, du fait de sa capacité à éliminer le 4-hydroxynonénal (4HNE), un biomarqueur du stress oxydatif qui peut augmenter les dommages causés par les radicaux libres.

La connexion avec les œstrogènes

La maladie d'Alzheimer (MA) est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes, et une exposition prolongée aux œstrogènes est également associée à la sévérité de la maladie d'Alzheimer chez les femmes. Comme l'explique le chercheur en bioénergie Georgi Dinkov, « l'étude peut se résumer par la simple déclaration selon laquelle les œstrogènes sont nocifs tandis que la progestérone et la testostérone protègent contre la maladie d'Alzheimer ».

Éviter l'œstrogénothérapie substitutive et minimiser votre exposition aux composés œstrogéniques présents dans des centaines de produits de consommation constitue donc une étape importante pour la protection de votre santé cérébrale.

La prise de progestérone naturelle est également importante. Cependant, sachez que la plupart des formulations ne sont pas efficaces car elles sont orales ou transdermiques. Idéalement, la poudre de progestérone pure doit être dissoute dans une vitamine E de haute qualité avec de l'huile MCT et frottée sur vos gencives. Les doses typiques sont de 25 à 50 milligrammes, une ou deux fois par jour.

À mon avis, ce dont les femmes d'âge mûr ont réellement besoin, c'est de progestérone et de prégnénolone, et non d'œstrogènes. Concrètement, vous devez vous assurer que vos taux de progestérone et de prégnénolone se situent dans des limites saines, à savoir les taux que vous auriez si vous étiez âgé(e) dans la vingtaine, soit environ 30 mg par jour.

D'autres conseils pour la prévention de la maladie d'Alzheimer

En plus d'optimiser votre fonction mitochondriale, de réduire votre consommation d'AL et d'éviter tout ce qui augmentent votre sérotonine et vos œstrogènes, voici les autres stratégies utiles de prévention de la maladie d'Alzheimer :

Évitez le gluten et la caséine (principalement le blé et les produits laitiers pasteurisés, mais pas les matières grasses laitières, comme le beurre). Des études montrent que votre barrière hémato-encéphalique est affectée de façon négative par le gluten. Le gluten rend également votre intestin plus perméable, ce qui permet aux protéines de pénétrer dans votre circulation sanguine, là où elles n'ont pas leur place. Cela sensibilise alors votre système immunitaire et favorise l'inflammation et l'auto-immunité, qui jouent toutes deux un rôle dans le développement de la maladie d'Alzheimer.

Optimisez votre flore intestinale en consommant régulièrement des aliments fermentés ou en prenant un complément probiotique de haute puissance et de haute qualité.

Assurez-vous de consommer suffisamment d'acides gras oméga 3 d'origine animale, tels que l'huile de krill. Un apport élevé en acides gras oméga 3, EPA et DHA, contribue à la prévention des dommages cellulaires causés par la maladie d'Alzheimer, ralentissant ainsi sa progression et réduisant le risque de développer la maladie.

Optimisez votre taux de vitamine D en vous exposant au soleil en toute sécurité. Il a été découvert des liens étroits entre les taux faibles de vitamine D chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer et les mauvais résultats des tests cognitifs. Dans une étude de 2023, la vitamine D réduisait le risque de démence de 40 %.

Maintenez votre taux d'insuline à jeun en dessous de 3.

Adoptez une alimentation nutritive et riche en folate. Les légumes sont sans aucun doute votre meilleure source de folate et nous devrions tous consommer beaucoup de légumes crus et frais chaque jour. Évitez les compléments comme l'acide folique, qui est une version synthétique du folate de qualité inférieure.

Évitez et éliminez le mercure et l'aluminium de votre organisme. Les amalgames dentaires, qui contiennent 50 % de mercure en poids, sont l'une des principales sources de toxicité des métaux lourds. Demandez à un dentiste biologique de retirer vos amalgames. Les sources d'aluminium comprennent les antisudorifiques, les ustensiles de cuisine antiadhésifs et les adjuvants des vaccins.

Assurez-vous que votre taux de fer n'est pas élevé et donnez votre sang si c'est le cas. Des études montrent que les accumulations de fer dans le cerveau ont tendance à se concentrer dans les zones les plus touchées par la maladie d'Alzheimer, à savoir le cortex frontal et l'hippocampe. Des tests d'imagerie par résonance magnétique révèlent également un taux élevé en fer dans les cerveaux touchés par la maladie d'Alzheimer.

Faites de l'exercice régulièrement. Il est suggéré que l'exercice peut déclencher un changement dans le processus de métabolisation de la protéine précurseur amyloïde, ralentissant ainsi l'apparition et la progression de la maladie d'Alzheimer. Dans une étude, les femmes avec la meilleure forme cardiovasculaire présentaient un risque de démence 88 % inférieur à celles avec une forme physique modérée.

Consommez des myrtilles et d'autres aliments riches en antioxydants. Les myrtilles sauvages, qui ont une teneur élevée en anthocyanes et en antioxydants, sont connues pour protéger contre les maladies neurologiques.

Mettez quotidiennement votre esprit au défi. La stimulation mentale, en particulier l'apprentissage d'une compétence nouvelle, comme jouer d'un instrument ou apprendre une nouvelle langue, est associée à une diminution du risque de maladie d'Alzheimer.

Évitez les anticholinergiques et les statines. Il est démontré que les médicaments qui bloquent l'acétylcholine, un neurotransmetteur du système nerveux, augmentent le risque de démence. Ces médicaments comprennent certains analgésiques nocturnes, les antihistaminiques, les somnifères, certains antidépresseurs, les médicaments pour contrôler l'incontinence et certains analgésiques narcotiques.

🔍Sources et références