📝En bref

  • Toutes les cellules de votre organisme ont besoin des hormones thyroïdiennes ; elles équilibrent votre métabolisme, absorbent l’iode et régulent votre métabolisme en interagissant avec toutes vos hormones
  • L’iode ne peut être utilisé que par l’intermédiaire de la thyroïde, et est directement impliqué dans le développement de votre squelette, de votre cerveau, et d'autres parties essentielles de votre corps
  • Prise de poids, chute de cheveux et fatigue font partie des symptômes d'une sous-activité de la thyroïde. Le sélénium, la tyrosine et la désiodase, qui est une enzyme, sont des éléments qui peuvent la rééquilibrer
  • Alors qu’ils s'intéressaient jusqu’à présent à l’influence « négative » de l’alimentation sur la thyroïde, les scientifiques commencent à se concentrer sur les nutriments nécessaires à son bon fonctionnement

🩺Par le Dr. Mercola

Les informations contradictoires que l’on entend à propos de la thyroïde, en particulier s’agissant des aliments à favoriser ou à éviter, peuvent être déroutantes. Et lorsqu’on interroge les professionnels de santé sur le sujet, les contradictions sont parfois décourageantes.

Vous entendrez parfois des conseils tels que « Évitez les légumes crucifères, ils risquent d’empêcher votre organisme d’absorber l’iode », ou encore « Ne buvez pas de café, il pourrait interférer avec votre traitement d’hormones thyroïdiennes de substitution. »

Il est important de savoir que votre thyroïde joue un rôle essentiel pour votre état de santé global, il est donc vital qu’elle fonctionne correctement. Il est tout aussi important de savoir que l’hypothyroïdie peut souvent être traitée par le biais de votre alimentation.

À quoi sert votre thyroïde ?

La thyroïde est une glande en forme de papillon, située en avant de la trachée, juste en-dessous du larynx ; c’est un « ordinateur central » qui régule votre métabolisme, contrôle pratiquement toutes les fonctions de votre organisme, et interagit avec toutes vos autres hormones, de l’insuline aux hormones sexuelles.

Les cellules de la thyroïde sont les seules cellules de votre organisme capables d'absorber l’iode. Votre thyroïde capte l’iode apportée par l’alimentation - qui en est la seule source -, le combine à la tyrosine, un acide aminé, et le convertit en trois types d'hormones : triiodothyronine (T3), thyroxine (T4) et diiodothyronine (T2).

Les T3 et T4 sont ensuite libérées dans le sang pour être réparties dans tout l’organisme, et sont converties en énergie par l’action de l’oxygène et des calories. Toutes les cellules de votre corps utilisent les hormones thyroïdiennes, les symptômes liés à la thyroïde sont donc variables.

Comment sont diagnostiqués les problèmes de thyroïde : symptômes, examens et complications

Il existe deux troubles principaux liés à la glande thyroïde. L’hypothyroïdie, qui est le trouble le plus courant, est caractérisée par une thyroïde qui ne produit pas suffisamment d'hormones thyroïdiennes, et est souvent associée à une carence en iode. Voici certains de ses symptômes :

Sensibilité au froid

Perte des cheveux et des sourcils

Peau rugueuse, cheveux secs et emmêlés

Léthargie

Prise de poids

Constipation

Hypoglycémie

Pertes de mémoire

Il faut cependant souligner qu’il existe des douzaines d'autres symptômes de l’hypothyroïdie, qui peuvent sembler ne pas y être liés :

Affaissement de la voûte plantaire

Asthme

Psoriasis

Douleurs et raideurs cervicales

Syndrome du canal carpien

Voix rauque

Teint pâle

Vertiges

L’hyperactivité de la thyroïde, ou hyperthyroïdie, souvent appelée maladie de Graves, est parfois décrite comme l'attaque de votre thyroïde par votre propre organisme. Dans certains cas, ses symptômes sont l’inverse de ceux provoqués par une sous-activité de la thyroïde.

Nervosité et irritabilité

Perte de poids

Confusion mentale

Selles fréquentes

Rythme cardiaque irrégulier

Yeux protubérants

Plusieurs examens permettent de révéler un déséquilibre de la thyroïde, notamment l’analyse des anticorps antithyroïdiens, la prise de la température basale, et le dosage des TSH (hormones thyréostimulantes). Les analyses en laboratoire pour les problèmes de thyroïdes sont cependant parfois compliquées.

De ce fait, 80 % des personnes atteintes d’hypothyroïdie ne font pas pratiquer ces examens standards. D’après la fondation George Mateljan, une fondation à but non lucratif qui diffuse des informations scientifiquement prouvées sur les bienfaits d'une alimentation saine :

« La plupart des médecins se basent sur des valeurs de référence dépassées lorsqu’ils vérifient le fonctionnement d'une thyroïde. Les études ont également démontré que les examens standards de la thyroïde ne correspondent pas bien aux taux d'hormones thyroïdiennes dans les tissus, ce qui donne lieu à des diagnostics erronés.
La plupart des médecins et endocrinologues pensent que la TSH est le meilleur indicateur du fonctionnement de la thyroïde d'une personne. Pourtant, il est possible d'avoir une thyroïde significativement sous-active tout en ayant des taux normaux de T3 libre et T4 libre.
Certains font faire un dosage de la T3. Une personne peut également avoir un faible taux de T3 tout en ayant des taux de T4 et de TSH normaux. De nombreux médecins ne réalisent pas que cela indique une carence en sélénium ou en zinc, plutôt qu’un problème de thyroïde. »

Les naturopathes et les médecins qui ont une approche plus holistique comprennent généralement l’importance d’examiner les symptômes des patients parallèlement aux résultats des examens.

Les minéraux essentiels : Pourquoi l’iode et le sélénium sont importants pour votre thyroïde

L’iode est directement impliqué dans le développement de votre squelette, de votre cerveau, et d'autres parties essentielles de votre corps. L’iode est un oligo-élément que l’on trouve principalement dans les fruits de mer, les algues, les végétaux qui poussent dans des sols riches en iode, le sel de mer non raffiné, et le sel de table iodé.

De nombreuses personnes ont un apport d’iode insuffisant, et contrairement à ce que l’on pense, cela concerne également les pays développés.

L’iode présent dans le sel iodé est mal absorbé, et ne représente pas un bon choix pour augmenter son apport en iode par l’alimentation. Le sel de table raffiné contribue à provoquer de nombreux problèmes de santé. L'iode est indispensable au fonctionnement de la thyroïde, mais un excès d'iode (en particulier provenant de sources non-alimentaires) peut également perturber son fonctionnement.

On ne peut qu’insister sur l’importance de l’iode pour prévenir des troubles tels que les maladies de la thyroïde et la fibromyalgie. S’agissant du cancer, l'iode provoque l'apoptose, c’est-à-dire l’autodestruction des cellules cancéreuses.

Les légumes de mer, le yaourt préparé à base de lait de vaches nourries à l’herbe, le lait cru, bio, de vaches nourries à l’herbe, le sel de Mer Celtique et les œufs, sont de bonnes sources d'iode.

Le sélénium, important au bon fonctionnement de la thyroïde, contribue à diminuer l’inflammation, à réguler la réponse immunitaire et à prévenir les maladies chroniques. On en trouve dans l’eau, dans la terre, dans le saumon sauvage d’Alaska, dans les noix du Brésil, les produits laitiers, l’ail, l’oignon, les tomates et dans les graines de tournesol. Un milliard de personnes dans le monde présentent une carence en sélénium.

La tyrosine est un acide aminé qui entre dans la composition de presque toutes les protéines de votre organisme. Elle est essentielle à la production de plusieurs substances chimiques du cerveau, telles que les neurotransmetteurs et la dopamine, elle régule certaines hormones, comme les hormones thyroïdiennes, et affecte même votre humeur.

Certains des aliments contenant de la tyrosine, tels que le blé et le soja, ne sont pas des aliments sains, en particulier pour les personnes souffrant d'hypothyroïdie. Toutefois, il en existe de bonnes sources, telles que les amandes, les bananes, le saumon sauvage d’Alaska, les volailles bio, les avocats, les graines de citrouille et les œufs bio.

Les légumes crucifères peuvent aider à lutter contre les dysfonctionnements de la thyroïde

On vous le répétait sans cesse dans votre tendre enfance : mange tes légumes. Les personnes souffrant d'hypothyroïdie dont les médecins conseillent d'éviter les légumes crucifères, seront sans doute surprises d'apprendre que consommer des radis, du chou, des brocolis et du chou kale peut améliorer le fonctionnement de leur thyroïde, car ces légumes stimulent la production de glutathion.

Dans les années 1950, les scientifiques ont étudié certains aliments dans l’idée qu'ils pouvaient représenter un risque, en particulier pour la thyroïde, au lieu d'avoir un intérêt nutritif.

Ces aliments, qu'ils ont appelé aliments goitrogènes, sont susceptibles de provoquer un gonflement au niveau du cou, que l’on appelle un goitre. Les glucosinolates, présents dans les légumes crucifères, ont été désignés comme les coupables probables. Toutefois, les études à ce sujet sont peu nombreuses, comme l’explique l’article dont est tiré cet extrait :

« En termes de recherches sur l’homme, les études suggérant un lien étroit entre les légumes crucifères et les maladies de la thyroïde sont limitées... La grande majorité des recherches soutiennent la consommation de légumes crucifères pour la prévention du cancer de la thyroïde. »

Les désiodases, des enzymes essentielles à la production des hormones thyroïdiennes, ont ensuite été découvertes. Les scientifiques ont depuis modifié leur théorie à propos des légumes crucifères. Ils s’efforcent maintenant d’orienter, de façon individualisée, les personnes vers les nutriments nécessaires au bon fonctionnement de leur thyroïde. Selon la Fondation George Mateljan :

« Au cours de ces 50 dernières années... les chercheurs ont établi qu’il n’existe pas de substance « négative » dans l'alimentation, mais uniquement des nutriments sains, qui ne conviennent pas à certaines personnes en raison de leurs antécédents médicaux particuliers ou de leur état de santé.
Cinq décennies de recherche ont également permis de déterminer que certains nutriments - tels que la tyrosine, l’iode et le sélénium - jouent un rôle particulier dans le fonctionnement de la thyroïde. »

S'agissant de vos besoins nutritionnels personnels, gardez à l’esprit que les petites quantités sont toujours préférables, car certains aliments, consommés en excès, et en particulier les légumes crucifères, peuvent empêcher votre organisme d'absorber l’iode, ou autrement perturber le bon fonctionnement de votre thyroïde.

Autres aliments conseillés aux personnes qui présentent une sous-activité de la thyroïde

Il existe de nombreuses façons de multiplier les options culinaires pour les personnes atteintes d'hypothyroïdie, en particulier en optant pour des aliments d’origine végétale riches en antioxydants et en électrolytes, tels que le sodium et le potassium, dont voici une liste (gardez en tête qu'une majorité de personnes doit consommer la plupart des fruits avec modération, en raison de leur teneur élevée en fructose) :

Courges

Poivrons

Carottes

Haricots verts

Pois

Tomates

Céleri

Concombres

Asperges

Aubergines

Raisin noir

Mangues

Grenades

Myrtilles

Ananas

Kiwis

Pommes

Agrumes

Cerises

Abricots

La niacine fait également partie des nutriments bénéfiques pour la thyroïde. En dehors de certains des aliments indiqués ci-dessus, l'agneau et la dinde sont des exemples de sources de ce nutriment.

Quels sont les aliments qui provoquent des problèmes de thyroïde ?

Si vous vous interrogez à propos des aliments qui pourraient provoquer des problèmes de thyroïde, les pires ont un point en commun : ce ne sont pas de « vrais » aliments. Comme l’explique le site Mind Body Green :

« les ‘aliments’ raffinés, transformés, homogénéisés, pasteurisés, génétiquement modifiés, enrichis, et contenant des arômes, colorants ou conservateurs artificiels. La clé pour soigner son corps, et non pas se contenter de masquer les affections, ou de modifier les symptômes, mais pour réellement soigner l'organisme, ce sont les fruits et les légumes. La clé pour détériorer votre santé, ce sont les aliments raffinés et transformés. »

Les éléments suivants, en particulier, souvent présents dans les aliments transformés, peuvent poser problème. En tout premier lieu :

  • Le gluten : en cas de problème de thyroïde, quel qu'il soit, le gluten est la première chose à éliminer. Il peut provoquer, entre autres, inflammations, troubles gastrointestinaux, et troubles de la thyroïde.
  • Le soja non fermenté : peu importe le nombre de produits « naturels » à base de soja, prétendument bons pour la santé, le soja est susceptible d'altérer les fonctions hormonales, en particulier chez les femmes. De très nombreuses études indiquent que les phyto-œstrogènes du soja peuvent endommager la thyroïde, et provoquer un déclin cognitif.
  • Les aliments génétiquement modifiés : les aliments génétiquement modifiés peuvent provoquer la maladie de Grave et la thyroïdite d’Hashimoto en abimant la muqueuse intestinale.
  • Le brome : le brome, additif alimentaire transformé, est un perturbateur endocrinien que l’on trouve souvent dans la farine qui entre dans la composition du bain et des viennoiseries, dans les sodas, les boissons énergétiques, le dentifrice, les bains de bouche, les pièces en plastique des ordinateurs, les garnitures de fauteuils, et les pesticides répandus sur les fraises.

Une alimentation saine est un facteur très important qui peut contribuer à contrôler, voire à inverser les symptômes de l’hypothyroïdie. Comme je le dis toujours, il vaut mieux obtenir des nutriments par son alimentation, dans la mesure du possible, plutôt que de recourir à des suppléments.