📝EN BREF
- Les toxines naturellement présentes dans les aliments peuvent avoir un impact significatif sur la santé, en perturbant des fonctions corporelles telles que la digestion. Une récente étude japonaise a montré que les enfants qui mangent du blé tous les jours ont un QI plus faible de quatre points, que ceux qui mangent du riz
- D'après le Dr. Jaminet, il n’est pas courant, mais toutefois possible, d’être carencé en glucose, ce qui peut avoir un effet néfaste sur votre système immunitaire. Environ la moitié de vos protéines utilise du glucose pour travailler, et a besoin de glucose comme élément fonctionnel
- De plus, bien que les régimes pauvres en glucides permettent en principe d'améliorer la lipidémie, les régimes extrêmement pauvres en glucides peuvent paradoxalement entrainer une augmentation des taux de LDL et de triglycérides
- Le « Régime pour une parfaite santé » du Dr. Jaminet recommande de consommer 20 à 30 % des calories quotidiennes sous forme de riz ou de pommes de terre, c’est-à-dire de ‘féculents sains’, 15 % sous forme de protéines animales, et 55 à 65 % sous forme de bonnes matières grasses
🩺Par le Dr. Mercola
Le Dr. Paul Jaminet, astrophysicien qualifié, est l'auteur du livre Perfect Health Diet (Le régime pour une parfaite santé).
Il a collaboré avec son épouse, Shou-Ching, scientifique de Harvard spécialisée en biomédecine, pour élaborer une approche affinée du régime paléo, dont je pense qu’elle peut être très intéressante.
Comme c’est souvent le cas pour les découvertes importantes en matière de santé, leurs recherches conjointes du régime idéal étaient motivées par des problèmes de santé chroniques.
Le Dr. Jaminet présentait des symptômes similaires à ceux de la sclérose en plaques, du déclin cognitif, de problèmes neuropathiques et de la rosacée. Ces symptômes étaient apparus vers 1992, après qu'il eut suivi un long traitement antibiotique.
Sa femme, quant à elle, souffrait d’endométriose, de fibroïdes, d’hypothyroïdie et d'autres problèmes. Elle mangeait beaucoup de soja, ce qui semble avoir été un facteur contributif majeur à ses problèmes.
« Je pense que de très nombreuses personnes ont développé des problèmes de santé à cause des mauvais conseils que leur ont donné les autorités gouvernementales et le corps médical », explique le Dr. Jaminet.
Le Dr. Jaminet a initialement décidé d’essayer le régime paléo, qui bénéficiait des meilleurs résultats, en termes d’évolution. Mais lorsqu’il a commencé à ressentir des effets néfastes au cours de la première année, il en a conclu que le régime paléo présentait encore certaines faiblesses et défauts, qu’il a décidé de corriger.
Cinq indices, que nous apporte l’évolution, donnent de véritables pistes vers le régime optimal
Le régime paléo est basé sur ce que mangeaient nos ancêtres à l’époque du paléolithique. Il n’y avait pas de supermarchés à l’époque, leur alimentation provenait donc de la chasse et de la cueillette.
Cela nous indique également qu’il existait des différences d'alimentation en fonction des régions, puisque les hommes ne pouvaient manger que ce qui poussait et qui était disponible sous leurs climats respectifs.
Le deuxième indice provient de la composition du lait maternel dont nous pouvons supposer qu’il est, en termes d’évolution, une forme d’alimentation nutritionnellement idéale pour les nourrissons humains.
Puisque les besoins nutritionnels d'un nourrisson sont différents de ceux d'un adulte, nous pouvons estimer la façon dont leurs besoins nutritionnels diffèrent, et s'adaptent en conséquence.
« Nous constatons que le cerveau des bébés est très gros par rapport à la taille de leur corps. Ils utilisent donc beaucoup de glucose », explique le Dr. Jaminet. « Environ 50 % des calories qu’ils utilisent proviennent de glucose.
Le lait maternel est composé de glucose pour environ 40 %. La quantité de glucides dans leur alimentation est donc légèrement inférieure à la quantité que les bébés utilisent effectivement.
Si vous transposez cela chez les adultes, les adultes utilisent environ 30 % de leurs calories qui proviennent de glucose. Nous pourrions estimer, d'après la composition du lait maternel, que la quantité optimale de glucides pour un adulte serait légèrement inférieure à 30 %, c’est-à-dire 20 à 30 %. C’est là un autre exemple. »
Troisièmement, nous pouvons observer l'alimentation d'autres mammifères. « Les gens pensent que les animaux ont des alimentations très différentes parce qu’ils sont herbivores, carnivores ou omnivores. Ils mangent en effet des aliments différents, mais ces aliments sont transformés dans leurs intestins et dans leur foie.
Ce qui change chez les différents animaux, en termes d’évolution, ce n’est pas leur corps ni leurs besoins nutritionnels - c’est la nature de leurs intestins et de leur foie.
Les herbivores (comme les ruminants) ont donc souvent des intestins qui transforment les glucides en graisses et en acides volatiles. Une vache, par exemple, ne consomme pratiquement pas de glucides. Tous les glucides sont consommés par des bactéries, qui libèrent des acides gras à chaine courte... »
Une quatrième preuve que nous donne l’évolution est la capacité inhérente à survivre à une longue période de jeûne, ou à une longue période de famine en période de pénurie.
Le corps humain a été conçu pour être capable de chasser ou de cueillir des aliments même s'il n'a pas mangé depuis quelques temps. Cela signifie que le corps humain doit être capable de se « cannibaliser » lui-même.
« Vous devez effectivement survivre à partir de la composition du corps humain. L'alimentation optimale pour l’homme ne peut pas être si éloignée que cela de la composition nutritionnelle du corps humain lui-même », explique le Dr. Jaminet.
Dernier point, mais non le moins important, le cinquième indice que nous apporte l’évolution est le système de récompense du cerveau humain par rapport à la nourriture.
« Nous aimons certains types d'aliments. Nous aimons consommer une certaine quantité de protéines chaque jour. Nous aimons consommer une certaine quantité de sel chaque jour. Certains aliments ont un bon goût, d'autres un très mauvais goût.
Ces préférences en termes de goûts et d'aliments ont évolué afin de nous guider vers une alimentation saine. Nous pouvons déduire, d'après ces préférences innées du cerveau, ce qu’est une alimentation saine », explique le Dr. Jaminet. »
Nous nous sommes basés à peu près sur ces cinq éléments pour essayer d'aboutir à une première idée de ce qu’est l’alimentation optimale.
Puis, à partir de ce point de départ, nous avons recherché des éléments dans la littérature et avons creusé jusqu’aux nutriments et toxines, pour essayer de trouver comment appliquer cela en termes d'alimentation et comment optimiser véritablement le tout. »
Une alimentation optimale doit également limiter les toxines alimentaires
Les toxines sont un autre élément important - pas uniquement les toxines d'origine humaine et les contaminants toxiques, mais également les toxines naturellement présentes dans différents aliments. Le soja non fermenté est par exemple notoirement connu pour son potentiel toxique.
Le problème, c’est que si elles sont capables de perturber une fonction corporelle telle que la digestion, elles peuvent également perturber d'autres fonctions. Ces toxines peuvent en effet avoir un impact considérable sur la santé. Des éléments de plus en plus nombreux montrent que cet impact est très important.
Le Dr. Jaminet explique que le riz, qui est un féculent, est composé de longues chaines de glucose, et ne contient pratiquement pas de fructose, ce qui est une bonne chose. L’idéal est d’éviter au maximum le fructose - en particulier sous forme de sirop de glucose fructose, que l’on trouve dans pratiquement toutes les boissons et tous les aliments transformés.
Consommé en quantités excessives, le fructose devient très toxique, et la consommation excessive de fructose est l’un des principaux moteurs de la hausse vertigineuse du taux d’obésité - et de maladies chroniques.
« Le fructose que vous consommez doit provenir uniquement de fruits, de baies et de légumes », explique le Dr. Jaminet. « Certains légumes sucrés sont bons, par exemple les courges, les carottes, les oignons et les betteraves. En règle générale, les fruits et les baies sont bons également. Ils vous apportent du fructose, mais pas en grosses quantités. »
Je souffrais de poussées d’infections chroniques lorsque je suivais un régime paléo très pauvre en glucides. Je ne voulais pas croire que nous avions besoin de glucides, mais j’ai progressivement appris que c’est le cas.
J'ai découvert alors que lorsque je consommais davantage de glucides, j'allais mieux, et que lorsque je les supprimais, mon état s'aggravait.
Certains des symptômes étaient très clairs, la sécheresse oculaire par exemple. J'ai petit à petit commencé à en comprendre les raisons - comment le glucose fonctionne, ses nombreuses utilisations par l'organisme et la quantité dont nous avons besoin. »
Le glucose - à quoi sert-il ?
Cette question est certainement sujette à controverse, comme le montre le débat animé diffusé sur internet, entre le Dr. Jaminet et le Dr. Rosedale. Chacun apporte sans aucun doute des éléments convaincants pour soutenir son approche personnelle.
L'approche du Dr. Rosedale est que votre taux de glucose ne doit pas être trop faible, car cela aura inévitablement des conséquences négatives pour le métabolisme. C’est une simple question de niveau.
J’ai énormément de respect pour le Dr. Rosedale, qui a été l’un de mes mentors et m’a aidé à apprécier pleinement l’importance de l’insuline et de la leptine il y a plus de 15 ans, et son approche est non seulement basée sur des années de recherche, mais également sur le traitement efficace de patients souffrant de problèmes de santé chroniques.
« Les gens doivent comprendre que le glucose a de nombreuses fonctions dans l’organisme », explique le Dr. Jaminet. « Ils pensent que les macronutriments sont des choses que vous brûlez comme source d’énergie, mais ce n’est pas réellement leur fonction première...
Nous sommes conçus pour survivre aux famines en cannibalisant notre propre corps. La fonction de votre alimentation devrait être de nourrir et de construire votre corps. Et lorsque vos cellules ont besoin d’énergie, elles peuvent ‘s'auto-cannibaliser’.
S'agissant des calories, les matières grasses représentent près de la moitié des macronutriments de la plupart des cellules, en termes de poids, mais davantage en termes de calories, car elles ont une densité calorique élevée.
C’est pourquoi une alimentation riche en matières grasses est saine. Vous obtenez la majeure partie de vos calories à partir des matières grasses, et moins à partir des glucides. Cependant les glucides sont des éléments structurels importants du corps.
Pourquoi les régimes extrêmement pauvres en glucides sont contre-productifs pour certaines personnes ?
Le Dr. Jaminet pense que la conclusion sur ce sujet est en grande partie liée au fait que la plupart des données de la littérature médicale se réfèrent aux régimes riches en glucides, et à la façon dont les régimes riches en glucides provoquent une augmentation du taux de lipoprotéines.
En règle générale, si vous avez une alimentation riche en glucides et que vous réduisez soudainement vos apports de glucides, votre taux de cholestérol sanguin s'améliore. Généralement, le taux de triglycérides diminue fortement.
« Mais si vous descendez en dessous de 25 % de glucides environ, votre corps doit alors s'adapter au manque de glucose. Certains changements hormonaux se produisent alors simultanément, qui peuvent également influer sur la lipidémie », explique le Dr. Jaminet.
« Par exemple, lorsque vous consommez très peu de glucides, votre organisme réduit le taux de T3 et d'hormones thyroïdiennes pour conserver le glucose et les protéines. Cela réduit donc l'utilisation de glucose par les cellules. C’est une bonne chose.
Cela préserve le glucose de façon à ce qu’il puisse être employé aux fonctions les plus importantes, mais par contre, vos taux d'hormones thyroïdiennes sont plus faibles. Les hormones thyroïdiennes activent également le métabolisme des graisses. Elles activent entre autres le récepteur LDL.
Il est possible, si vous ne consommez pas suffisamment de glucides, de présenter une augmentation de la lipidémie. Je dois préciser que c’est une question que nous continuons d’étudier.
Il s'agit généralement soit d'une réponse des hormones thyroïdiennes à un manque de glucose dans l'alimentation, soit de différentes carences en micronutriments. La carence en cuivre en est une courante - le sélénium et le magnésium peuvent l'affecter.
Il est important de bien se nourrir. Si une personne mange très peu de glucides et se sous-alimente, elle risque fort d'avoir des problèmes de profil lipidique. »
Quelle est donc la quantité idéale de glucides (sains) ?
Le Dr. Jaminet pense qu’en règle générale, la plupart des individus ont besoin de consommer 20 à 30 % de leurs calories quotidiennes sous forme de glucides, provenant de riz ou de pommes de terre par exemple, qu'il qualifie de ‘féculents sans danger’.
La plupart des personnes qui présentent des symptômes de « carence en glucose » verront leur état s'améliorer en consommant au moins 200 calories par jour (ou 10 % de leur apport calorique quotidien) sous forme de glucides de ce type.
Cependant, d'autres facteurs doivent également être pris en compte, comme les ratios d’oméga-3 et d’oméga-6.
« Il est réellement important d'avoir un faible apport d'acides-gras oméga-6 », précise le Dr. Jaminet. « Si vous consommez peu de glucides, vous avez nécessairement une alimentation riche en matières grasses, et la qualité de ces matières grasses est très importante. »
Voici des sources de bonnes matières grasses :
Olives et huile d’olive | Noix de coco et huile de noix de coco | Beurre élaboré à partir de lait cru bio de vaches nourries à l’herbe |
Noix crues, telles qu’amandes ou noix de pécan | Jaunes d’œufs biologiques | Avocats |
Matières grasses d'animaux nourris naturellement (bœuf nourri à l’herbe, par exemple) | Huile de palme | Huiles de noix bio de pression à froid |
L'importance d'une flore intestinale saine
Les bonnes bactéries intestinales, c’est-à-dire les probiotiques, sont d’excellents détoxifiants, et les aliments fermentés sont extraordinaires pour ce qui est de favoriser naturellement le développement de ces bactéries essentielles.
« En règle générale, les légumes fermentés sont plus nourrissants et moins toxiques que les légumes non fermentés », explique le Dr. Jaminet, faisant écho au Dr. Natasha Campbell-McBride, dont le régime GAPS met également largement en avant les aliments fermentés.
Récapitulatif du ‘Régime pour une parfaite santé’ du Dr. Jaminet

En termes de macronutriments, le Dr. Jaminet recommande :
- 20 à 30 % de l'apport calorique quotidien — glucides, principalement sous forme de ‘féculents sans danger’, tels que riz ou pommes de terre, et en partie sous forme de fruits, de baies et de légumes
- 15 % de l'apport calorique quotidien — protéines animales (soit environ 200 à 600 calories par jour)
- 55 à 65 % — bonnes matières grasses, en particulier faibles en acides gras oméga-6, telles que suif de bœuf, beurre, huile de poisson, huile de noix de coco, huile de palme et huile d'olive
« Le lait maternel ne renferme que 7 % de protéines. C’est un assez bon indice », précise le Dr. Jaminet. « Si vous donnez trop de protéines à un jeune enfant, il aura tendance à avoir des problèmes de santé plus tard.
Il sera plus susceptible de devenir obèse ou d'avoir d'autres problèmes. Il ne faut pas non plus consommer trop de protéines au cours de la grossesse. »